• A copier 100 fois Antoine DOLE

    Editions Sarbacane

     Ne vous fiez pas à cette jolie couverture de livre  toute colorée.

    En y regardant de plus près, un crayon de couleur sort du lot, il est différent des autres…

     Antoine Dole écrit avec « Copier cent fois » un récit glaçant sur la différence en général, l'homosexualité et l'homophobie, la violence et le harcèlement.

     

    C’est toute la difficulté de vivre dans un monde cruel, dans une société qui ne fait pas dans la dentelle avec ceux qui se sentent « différents ».

     

    Mais c’est surtout  l’immense vide qu’un fils peut ressentir face à un père qui ne l’accepte pas et qui lui renvoie une image dévastatrice de lui-même.

     

    « Papa m’a dit cent fois d’être un homme, et d’agir comme un homme. Oui mais Papa, lequel ? Je veux pas être comme Vincent, n’être fait que de bruits, de cris et de colère. Pourquoi tu m’apprends pas les mots, plutôt ? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul. Ceux qui ne me viennent pas quand les choses vont trop loin : « Arrête maintenant, arrêtez, c’est trop ». C’est ces mots-là Papa, que tu dois me donner la force de dire »

     

    Le jeune narrateur, 13 ans,  est criant de vérité. On ne peut qu'être touché par la simplicité avec laquelle il nous raconte ses maux, dont il avoue ses faiblesses.

     La seule qui le soutient, c’est Sarah.

     « Quand ma mère me disait que les monstres n’existaient pas, que fallait pas avoir peur, c’était pas vrai Sarah. Ces monstres-là, ils existent, moi j’en ai rencontré. On s’y fait et c’est le pire, on s’habitue à tout.
    J’ai honte, je n’ose pas la regarder, j’essaie de me redresser. Elle me redemande si ça va. Non, ça va pas, mais j’ai pris l’habitude. »

     "A copier 100 fois" est un roman  court par le nombre de pages mais énorme dans les émotions qu'il  dégage.

     

    Ce livre est un cri de détresse, un texte brut, rempli de sensibilité et de douleur rentrée. Un récit qui nous prend aux tripes, qui nous enferme dans la douloureuse spirale du harcèlement, dans la peur.

     

    Mais ce roman ne se veut pas moralisateur, triste ou porteur d'espoir, il est un message.

    Il ouvre néanmoins , au scalpel,  des pistes sensibles vers la réconciliation.

      A lire et à faire lire à tout adolescent.

    Il permettra de manière efficace d'introduire la question du harcèlement à l'école.

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