• L'envers des jours Bruno DESCAMPS

    Editions Atria

    "On reporte souvent sur le passé une sorte de magie qui n'a rien à voir avec la réalité de ce qu'on a vécu mais est la simple prise de conscience de la fuite du temps et des deuils à faire."

                         Jean-Marie-Gustave LE CLEZIO

     

    Un auteur solitaire et désabusé  réécrit un roman qu'il a détruit quelques années plus tôt. Celui-ci racontait l'histoire qu'il avait vécu avec  Alessandra, qui fut sa drogue puissante, sa respiration, son second souffle.

    L’amour, pour cet homme, ne peut se conjuguer qu’au passé. Cette femme l'obsède. Il ne parvient pas à tirer un trait sur ce passé idéalisé.

    Il  ne pense qu’à elle, revoit les moments qu'ils ont  passés ensemble, rêve de la rencontrer à nouveau…

     Chaque endroit où ils sont allés, l’ambiance, les sensations associées au souvenir sont magnifiés.

     

    Qui est cet homme?

    Agent du patrimoine, petit rat de bibliothèque sans grade, borgne à 9 ans, fils d'une mère tueuse de son père et de sa maîtresse.

     

    "...mais parfois, pourtant, cela m'effraie, cette idée de charrier dans mes veines le même sang que celui de ma mère, le sang d'une meurtrière...peut-être aussi devrai-je charrier toute ma vie l'héritage qu'elle m'a légué, fait de peur, de doute, de honte et de dégoût."


    Sa femme l'a quitté à l'aube de ses 40 ans, emmenant avec elle leurs trois enfants dont il n'a plus aucune nouvelle.


    Cet homme est seul. Totalement seul.

    "J'ai laissé s'éloigner pas mal de gens...Je crois que je les négligeais."


    "Je ne réussis rien parce que je n'ai pas ce don en moi de faire croire au sérieux de mes gestes, à l'importance de ce que j'accomplis."

     

    Ce livre est son repaire secret, sa tanière; c'est la vie réinventée, reconstruite.


    Son travail d'écriture: son ultime espace de liberté.


    "...retrouver les fragrances d'un temps révolu que j'aurais voulu éternel."

     

    Cet homme vit dans le passé. Il erre dans le présent, ne parvient pas à se projeter dans l’avenir… Et cette incapacité l' empêche de développer son potentiel et d’avancer dans la vie.


    Cet homme est "coincé" dans une émotion – colère, ressentiment… – et incapable de la dépasser.


    Il reste  prisonnier de son passé, la preuve que certaines choses n’ont pas été réglées, qu’un fort traumatisme n’a pas été "digéré" à temps. Si le travail de deuil est toujours difficile à faire, c’est aussi parce qu’il renvoie à la notion de "finitude", de révolu et, par extension, à l’idée de notre propre mort.


    "Chaque jour, chaque seconde, des morceaux de nous disparaissent, des fragments de vie, des parcelles d'âme, des cadavres d'atomes et de cellules desséchées. Nous nous étiolons, comme les fleurs qui perdent, un par un, leurs pétales soyeux et fanent."


    Alessandra réenchantait sa vie, elle était la lumière, une oasis.

     

    Il  se laisse aller à la nostalgie ou aux chimères de l’avenir. Il ne parvient pas à  vivre dans le temps présent...

     

    111 pages que j'ai dévorées d'une seule traite!

    L'histoire est émouvante, poétique, belle, triste, simple où chacun peut se reconnaître, s'identifier aux personnages.

     

    L’émotion affleure à chaque page, c’est l’histoire d’un amour sans fin qui touche au cœur, servie par une écriture très belle et sobre.

     CARPE DIEM!

     Le blog de Bruno ICI 

    ©Pascaline Chombard 2009

    Serait-ce  au fond de la salle du café-tabac du Romarin?

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